• Au revoir Silvio

    Jeudi 24 août, Silvio est venu au SAJ pour fêter son départ. Il va aller dans un SAJ à Montélimar, à côté de chez lui. On est triste mais c’est bien pour lui. Il aura moins de transport.

    Le jeudi après-midi, tout le monde était réuni : les usagers, Silvio, ses parents, Sandra, Laurence, Alain, Nadège, Bruno. On a offert des cadeaux à Silvio : un bracelet, un CD, un set de l’Ardèche et une photo du groupe.

    Au revoir Silvio

    Au revoir SilvioAu revoir Silvio

    Au revoir Silvio

     

    Ses parents sont venus avec un gros cadeau : une très belle horloge que nous mettrons au SAJ. Nous trouvons ça vraiment gentil de leur part.


    Au revoir Silvio

    Sandra a fait un discours. Elle a souhaité bonne continuation à Silvio. Nous aussi. Nous sommes très contents de l’avoir connu au SAJ. Nous avons fait plein de choses avec lui. On espère le revoir souvent, déjà à la fête d’été le 8 septembre.

    Mme Laterza, sa maman, a fait un discours aussi. C’était très beau, elle était émue. Nous aussi. 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le matin, on avait préparé des gâteaux avec Silvio. Nous les avons mangés l’après-midi. L’ESAT nous a donné les boissons. 

    Au revoir Silvio

    Nous espérons que ça se passe bien pour lui à Montélimar. Il va nous manquer. Il est toujours de bonne humeur, il rigole. Coralie a passé de bons moments avec lui en athlétisme, comme à Nantes pour les championnats de France. On va peut-être se croiser la saison prochaine sur les pistes d’athlé. Les championnats régionaux devraient être à Montélimar en plus, ça tombe bien. On sera content de le revoir, même s’il n’a pas le maillot bleu SAJ !

    Au revoir Silvio

    Silvio aime faire plein de choses, la couture, la cuisine, chanter avec Denis, participer au Téléthon, à Vals 1900, à l’expo… Il est toujours partant. C’est bien car on peut compter sur lui.

    Nous sommes tristes qu’il parte, mais on est sûr qu’il va se faire de nouveaux copains, qu’il va faire plein de choses qu’il aime. Tout ça près de chez lui. Et Montélimar, ce n’est pas loin d’ici…

    Nous remercions beaucoup ses parents pour leur cadeau, le discours. Ils sont très gentils. 

    A bientôt Silvio, on pense à toi. Gros bisous !

     

     

    Avec l'accord de ses parents, voici le discours lu par Madame Laterza : 

    "Par un matin d’hiver, en janvier 2006, je suis arrivé à Lalevade accompagné de mes parents, pour intégrer l’IME « Amitié ». A l’époque, nous arrivions de l’Ain et demeurions à Villeneuve-de-Berg. Papa ayant trouvé du travail en Ardèche (la terre natale de maman), nous sommes donc arrivés moi et ma sœur dans la région.

                J’avais 11 ans, mes parents et moi fûmes accueillis ce jour-là par le directeur en poste ; de manière solennelle mais chaleureuse, il nous présenta l’établissement et me souhaita la bienvenue. Au fond de moi, ce jour-là, j’étais très impressionné, j’éprouvais tout comme mes parents une certaine appréhension. Je serrais très fort leurs mains, mon petit sac sur les épaules et découvrais ce nouveau monde, ces nouveaux copains. Au début, il faut bien l’avouer, ils me paraissaient différents, bizarres, un peu comme moi d’ailleurs, mais rapidement de bizarreries en bizarreries, les craintes balayées, ils devinrent les meilleurs amis de mon nouveau terrain de jeux. Je m’habituai très vite à ce nouvel environnement, son rythme de vie malgré la nouveauté. J’arrivais le matin et repartais le soir à la maison, à midi « cantine » avec mes copains, le tout bercé par mes activités quotidiennes.

                Les années « IME » ont passé et son lot de souvenirs qui resteront gravés dans ma mémoire, j’ai grandi. A cette époque-là, nouveau changement, j’ai quitté Villeneuve par nécessité, pour m’établir avec ma famille sur Montélimar.

    Là, ont commencé certaines difficultés sachant que je demeurais encore à Lalevade. Nouvelle vie, nouvelle maison, nouvelle région, mais au bout du compte, je restais toujours fidèle à Lalevade !

                Pendant plus de 11 ans, j’effectuais les navettes accompagné de mes parents, bercé entre la Drôme et l’Ardèche. Pas moins de 100 kilomètres journaliers au compteur, il fallait rejoindre mon taxi pour Lalevade qui m’attendait de l’autre côté du Rhône, direction Le Teil ; car il ne pouvait pas venir jusqu’à la maison.

                Quotidiennement matin et soir, 5 jours par semaine, en fonction des horaires de travail de papa, maman et moi faisions ce qu’elle avait pris pour habitude d’appeler, non sans humour, notre pèlerinage au Teil. Elle ne conduisait pas, alors il avait fallu s’adapter, départ à pied depuis la maison à la gare (20 minutes environ), nous battions le pavé montilien à 7 heures du matin dans les rues désertes presque par tous les temps !... On rejoignait la gare, puis le car en direction du Teil. Combien de navettes incessantes a-t-elle fait entre Drôme et Ardèche, l’organisation était bien rodée, elle connaissait presque par cœur les horaires des cars. Papa ne m’en voudra sûrement pas de dire que maman fut ma plus fidèle accompagnatrice, au fil de toutes ces années, malgré les aléas de la vie, la maladie, toujours fidèle au poste, elle avait même essayé de travailler mais avait dû y renoncer.

                Il fallait se lever tôt et souvent rentrer tard à la maison, mais qu’importe je ne me plaignais jamais. J’entendais maman craindre pour ma fatigue ou me houspiller parce que je ne marchais pas assez vite, que nous allions manquer le car, mais qu’importe le bonheur de me rendre à Lalevade me donnait des ailes.

                De trajets en trajets, nous étions devenus elle et moi célèbres, malgré nous, presque tout le monde nous connaissait, des chauffeurs de car à la serveuse du bar du Teil où maman patientait en buvant un café en attendant Silvio ! Il fallait bien tuer le temps !... Combien de gens avons-nous croisés sur notre route ! En 2015, alors que j’approchais de mes 20 ans, je vis partir avec regrets, l’un après l’autre, mes amis de l’IME ; ceux qui comme moi, du groupe des Sortants, s’envolaient vers d’autres destinées. Je commençais à trouver le temps long.

                Papa et maman avaient beau m’expliquer que mon tour viendrait, je ne comprenais pas ! Pourquoi eux ? et pas moi ? Et puis à l’aube de ma vingtième année, la chance me sourit - merci M. Monteillard - et je continuais mon chemin aux Babelous ! en attendant de me rapprocher peut-être un jour de Montélimar… Cette fois mon univers changeait, j’entrais dans le monde des adultes. Je m’adaptais sans problème et commençais de nouvelles aventures avec mes nouveaux amis. Ma petite vie aux Babelous fut rythmée par un bonheur intense. Je me suis senti heureux, épanoui au milieu de ce que maman avait coutume de dire « ma deuxième famille », ma « deuxième maison »…

                Après tout Montélimar et son foyer pouvaient attendre… D’ailleurs, tout cela me paraissait un peu abstrait, lointain. J’étais bien trop occupé à vivre ma petite vie à travers toutes les activités diverses que je faisais aux Babelous avec mes amis, et ce grâce à nos chers éducs ! Jamais à court d’idées, demandez le programme ! Une fois la machine lancée, rien ne pouvait plus s’arrêter pas même le temps jusqu’en 1900 ! Et comme on ne change pas une équipe qui gagne ils nous ont même porté jusqu’aux championnats de France d’athlétisme. Combien de moments avons-nous passés dans la quête de nos chères médailles ! D’entrainements en entrainements, des larmes, de la sueur, du dépassement de soi en luttant contre nous-mêmes ! Le tout peuplé de voyages, de rencontres, les bleus des Babelous ont assuré le service maximum… Ensemble portés par nos différences, des moments que l’on voudrait éternels… Et puis un jour de juillet, le téléphone a sonné, la nouvelle est tombée, on m’appelait moi, Silvio, dans mon nouveau foyer. Il me fallait rentrer à la maison, la grande récréation se terminait. J’ai eu beaucoup de peine, papa et maman aussi. Bien sûr, cette place était attendue, les larmes ont coulé, nous étions paradoxalement heureux et tristes à la fois… Grisé par tant de bonheur on en oublie le temps qui passe…

                Comme notre ami David avant moi, et bientôt Charly, combien d’autres suivront. Aujourd’hui, je suis triste ; mes parents m’ont expliqué que la vie est ainsi faite, que nos routes, nos amis se suivent et se séparent, chacun prend sa direction.

                Ma parenthèse « Babelous » se referme ; mais le souvenir de vous tous ici réunis aujourd’hui, qui m’avez accompagné restera à jamais gravé dans mon cœur.

                Cette fraternité, ce lien indissoluble qui nous unit m’accompagnera désormais dans ma nouvelle vie à Montélimar et m’aidera à franchir ce cap douloureux.

                Et puis la traversée du Rhône n’étant pas si longue, je ne serais pas étonné qu’au détour d’une route, d’un stade, au cours d’une escapade montilienne à mon nouveau foyer, nous ayons tous la joie de nous retrouver le temps d’un moment empreint de convivialité.

     

                Un grand merci à tous".

     


  • Commentaires

    1
    laurence
    Mercredi 30 Août 2017 à 07:54

    Je profite du blog pour faire un petit coucou à Silvio :

    J'espère que ta rentrée dans ton nouveau foyer s'est bien passée. Je suis sûre que tu vas te faire plein d'amis.cool

    Au plaisir de te voir à la fête des Babelous le 8 septembre !!!

    Gros bisous sarcastic

     

     

    2
    Sandra
    Mercredi 30 Août 2017 à 14:07

    Très bel article, j'ai relu le texte de Mme Laterza, il me touche toujours autant, c'est un témoignage remarquable et juste. Je trouve que cela nous donne un point de vue des familles que de notre place de pro nous ne voyons pas toujours....Nous aurons des nouvelles le 08 septembre mais je ne doute pas des capacités de Silvio à s'intégrer et à s'adapter à un nouvel environnement.  "A vendredi Silvio...." Sandra  

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